Développement de la spécialité Numérique et Sciences Informatiques (NSI) au lycée
et gestion de ses enseignants
22 juin 2021
La situation de la spĂ©cialitĂ© NSI nĂ©cessite que le MinistĂšre de l'Ăducation nationale prenne des mesures de nature Ă faciliter le choix de cette spĂ©cialitĂ© par des lycĂ©ens qui le souhaitent mais qui en sont souvent dissuadĂ©s pour diffĂ©rentes raisons. Ainsi, parmi les 12 enseignements de spĂ©cialitĂ© qui existent, NSI est-il l'un de ceux que les Ă©lĂšves abandonnent le plus de la PremiĂšre Ă la Terminale. Leur perception de l'orientation ultĂ©rieure dans l'enseignement supĂ©rieur n'y est pas Ă©trangĂšre [1]. DĂ©cevant pour cette nouvelle discipline au lycĂ©e, alors que les besoins en informatique sur le marchĂ© du travail sont colossaux et que l'informatique est partout dans la sociĂ©tĂ©. Il s'agit pourtant d'un enjeu fort pour l'avenir du pays.
Concernant cet enjeu, la formation des enseignants est une question essentielle. Les créations d'un Capes et d'une agrégation d'informatique ont été les bienvenues et nous nous en sommes bien sûr félicités. Mais les besoins sont considérables et le nombre des postes trÚs limité.
Heureusement, il y a des enseignants de diffĂ©rentes disciplines qui assurent actuellement, au prix d'un effort considĂ©rable de formation, l'enseignement de la spĂ©cialitĂ© NSI [2]. Or l'organisation de ce nouvel enseignement suscite des inquiĂ©tudes et du dĂ©couragement qui peuvent conduire Ă des dĂ©sengagements au moment oĂč notre pays a besoin de dĂ©velopper l'enseignement de l'informatique pour tous. Et Ă terme, d'en faire une nouvelle discipline dans l'enseignement gĂ©nĂ©ral au mĂȘme titre que la Physique ou les Sciences de la Vie et de la Terre (SVT).
Nos collÚgues sont préoccupés par la fragilité de leur situation. Leur statut n'étant pas défini ils peuvent se voir retirer leur enseignement par l'arrivée dans l'établissement d'un titulaire du Capes NSI, voire d'un stagiaire. Aussi, souhaitent-ils que soient reconnues leurs compétences, ce qui assurerait leur stabilité dans le poste NSI et leur permettrait, en cas de mouvement, de retrouver un enseignement de l'informatique [2].
Nous ne pouvons pas accepter l'idée de la perte de compétences, lourdement acquises, et dont on a besoin, par manque de solutions institutionnelles. Notre propos n'est évidemment pas d'opposer aux certifiés et futurs agrégés les enseignants qui se sont énormément investis pour assurer le démarrage de la spécialité NSI et son développement. En effet nous avons besoin de toutes et tous.
Pour rĂ©pondre Ă ces situations exceptionnelles il convient de mettre en place des solutions administratives nouvelles. Il ne doit pas y avoir concurrence entre les diffĂ©rents statuts enseignants mais complĂ©mentaritĂ©. Le DIU-EIL, qui n'est pas un concours de recrutement, doit ĂȘtre effectivement pris en compte. Les titulaires du Capes NSI doivent de prĂ©fĂ©rence ĂȘtre nommĂ©s dans les Ă©tablissements qui souhaitent crĂ©er la spĂ©cialitĂ© et qui ne disposent pas d'enseignants NSI. Un enseignant NSI (ayant souvent un DIU-EIL) demandant sa mutation doit pouvoir se voir proposer un Ă©tablissement demandeur. L'agrĂ©gation interne doit ĂȘtre créée sans attendre le dĂ©lai de cinq ans.
Question de principe, nos organisations souhaitent une reconnaissance de l'institution pour le travail considérable fourni par nos collÚgues, pour la mise à niveau de leurs connaissances et compétences informatiques.
Association des Enseignantes et Enseignants d'Informatique de France (AEIF)
Contact : president@aeif.fr
Enseignement Public et Informatique (EPI)
Contact : bureau@epi.asso.fr
Ce communiqué est sous licence Creative Commons (selon la juridiction française = Paternité - Pas de Modification). http://creativecommons.org/licenses/by-nd/2.0/fr/
NOTES
[1] https://www.epi.asso.fr/revue/articles/a2106a.htm
[2] https://www.societe-informatique-de-france.fr/wp-content/uploads/2021/04/1024_17_2021_43.html