Archives par mois : septembre 2020

Dans une société où le numérique est omniprésent il faut un enseignement de la science et technique informatique

Le numérique étant la numérisation de l'information et l'informatique la science de la représentation et du traitement de l'information numérisée, il est difficile d’imaginer que l'on puisse assumer les transformations induites par l'informatique et le numérique sans que l'ensemble de la population ait une culture générale en informatique. Pour la vie de tous les jours, la vie professionnelle et l'exercice de la citoyenneté.

La société évoluant, la culture générale scolaire doit évoluer elle aussi avec le temps. On sait le caractère incontournable d'une bonne formation initiale fondamentale qui conditionne les adaptations futures à une société qui bouge.

L'informatique est au cœur des activités numériques essentielles pour le pays. Elle sous-tend le numérique comme la biologie sous-tend l'étude du vivant et les sciences physiques l'industrie de l'énergie. Son impact sociétal et économique explose au XXIe siècle.

Ajoutons que la programmation - qui est une partie importante de l’informatique - est un excellent outil pédagogique au service des disciplines, des enseignants et des élèves. Elle favorise l'activité intellectuelle.

Utilisation du numérique et enseignement de la science et technologie informatique sont complémentaires.

Association Enseignement Public et Informatique (EPI)
Association loi 1901, fondée en 1971

(contribution EPI aux Etats généraux du numérique - 26-09-2020)

ins2i.cnrs.fr  -  22 septembre 2020  -  (extrait)

Isabelle Guérin-Lassous est présidente du jury du nouveau CAPES Numérique et Sciences Informatiques (NSI) qui a auditionné les futurs professeurs qui enseigneront dès cette rentrée les sciences du numérique comme option au lycée en classes de première et terminale. Elle revient sur la mise en place de cette première édition du concours.

" L’informatique est donc incontournable et pourtant… Peu de gens ont une idée, même assez générale, de ce qui se passe derrière ces outils informatiques. Les métiers de l’informatique sont constamment en tension et en recherche de profils compétents depuis de nombreuses années. (...)

" Le concours du CAPES NSI en 2020 est une cuvée spéciale. C’est certes le premier concours, mais le calendrier du concours a été fortement chamboulé par la crise sanitaire actuelle, comme beaucoup de concours de recrutement. Dans ce contexte, les épreuves orales ont été annulées et les épreuves écrites, qui sont devenues les épreuves d’admission, ont eu lieu fin juin. Ce n’est évidemment pas une configuration idéale pour effectuer un premier recrutement, mais l’important est que le concours ait été maintenu et qu’il permette de recruter les premiers enseignants disposant du CAPES NSI pour la rentrée 2020. Le concours de cette année va d’ailleurs être hautement sélectif, tout particulièrement pour l’enseignement public avec 30 postes mis au concours pour le CAPES externe et un peu plus de 300 candidats présents aux épreuves et 7 postes ouverts pour le 3e concours et presque 150 candidats présents aux épreuves.

Le nombre de postes mis au concours en 2020 est certes modeste mais il est normal de prendre la température au lancement d’une nouvelle discipline, notamment sur le nombre d’élèves prenant la spécialité NSI en première, puis en terminale, mais aussi sur le vivier de candidats prêts à présenter le concours du CAPES NSI, ou sur le nombre de préparations au CAPES proposées dans les universités et le nombre d’étudiants inscrits à ces préparations. Mais il est fort probable que le nombre d’enseignants aptes à enseigner l’informatique au lycée devra être significativement augmenté dans le futur. Avoir des enseignants compétents et motivés sur tout le territoire est une étape incontournable pour l’essor de l’enseignement de l’informatique au lycée, car ne l’oublions pas, au-delà de la culture générale, le France a besoin de plus de jeunes qui se tournent vers les formations en informatique, et plus leur expérience sera bonne au lycée, plus ils seront enclins à poursuivre vers ces formations ! "

Isabelle Guérin-Lassous. Professeur à l'Université Claude Bernard Lyon 1, membre du LIP
https://ins2i.cnrs.fr/fr/cnrsinfo/enfin-un-capes-en-informatique

COLLOQUE EN LIGNE ET EN PRÉSENTIEL (extrait)

Une journée de débats : Mardi 22 Septembre 2020. 10h-18h, dans le cadre de la Nantes Digital Week.

En direct sur la webTV de l'Université de Nantes.

" Les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) ont été définis par l’UNESCO et adoptés par les Nations Unies. Ils servent aujourd’hui de tableau de bord pour mesurer l’impact des activités humaines sur la planète, notre environnement, nos sociétés. Pour atteindre ces objectifs fixés pour 2030, des entreprises, des laboratoires et des organisations non gouvernementales cherchent à s’appuyer sur l’intelligence artificielle.

Mais cette IA peut également avoir un effet négatif sur les ODDs. Qu’il s’agisse de ses effets sur l’environnement par les ressources qu’elle consomme, sur l’économie par les emplois qu’elle transforme, ou sur la société par son impact sur nos données personnelles.

Des réunions internationales ont eu lieu sur ces questions, parmi lesquelles, en août 2019, le workshop “AI and the SDGs” que nous co-organisions à Macao dans le cadre de la conférence internationale IJCAI. Ce colloque a permis de mettre en évidence des façons parfois très surprenantes d’employer l’IA dans le contexte des ODDs.

L’objectif de cette journée du 22 septembre sera d’aborder ces questions, de connaître et de faire reconnaître les actions en cours, et de mettre en contact celles et ceux qui, sur le territoire, cherchent à créer ou utiliser l’IA en faveur des ODDs.

Sur une journée accessible au grand public, si les conditions sanitaires le permettent (et par internet, en live streaming), nous accueillerons une keynote et 3 tables rondes, pour discuter de 3 des 17 ODDs en les examinant à travers le regard d’un universitaire, un industriel et un représentant de la société civile. "

A été sélectionné un ODD par grande thématique :

  • Parmi ceux concernant la société, l’ODD 3 :  “Bonne santé et bien-être”
  • Parmi ceux concernant l’économie, l’ODD 8 :  “Accès à des emplois décents”
  • Parmi ceux concernant l’environnement, l’ODD 14 :   “Océans et Mers” "

Voir le programme détaillé :

https://chaireunescorel.ls2n.fr/2020/08/27/conference-en-ligne-ia-et-objectifs-de-developpement-durable/

(Extrait)

Editorial : Confinement et numérique font l'objet d'un ouvrage et d'un avis dont les tonalités sont très différentes, mais qui se rejoignent sur le fond.

"L’Éducation aux temps du coronavirus" est un ouvrage collectif de chercheur.e.s engagé.e.s qui dénoncent les failles et les effets pervers de la "continuité pédagogique", l'avis du "Comité d'éthique pour les données d'éducation" sur les enjeux des usages des "données numériques d'éducation dans le contexte de la pandémie" est beaucoup plus policé. Mais leurs auteurs font les mêmes constats.

A la mi-mars, les dispositifs "Education nationale" n'étaient pas en capacité d'absorber "le flux des demandes", quoi qu'en ait dit à l'époque le ministre. Dans un second temps, l'offre a été renforcée, mais les enseignants sont restés sur WhatsApp, Google Suite, Zoom et Discord, "plus conviviaux et plus robustes". Second constat, la "fracture numérique" n'est pas une formule rhétorique. "272 000 élèves des 1er et 2nd degrés vivent dans des familles n’ayant ni PC, ni tablettes", un chiffre largement sous-estimé de l'aveu même du Comité, et qu'il faut sans doute multiplier par quatre ! L’illectronisme concerne de plus 17 % de la population. Une proportion non négligeable d'enseignants est sous-équipée et beaucoup n'avaient pas, au déclenchement de la pandémie, les compétences nécessaires à la mise en place d'un enseignement à distance. L’Éducation aux temps du coronavirus décrit parfaitement les conséquences de toutes ces failles.

Pour sa part, le Comité insiste sur l'importance des données numériques qu'ont pu recueillir des opérateurs privés. Contrairement à ce qui est souvent dit, ils ne sont pas à l'affût de données personnelles. En effet, même lorsqu'elles sont anonymisées, elles permettent d'identifier des "pratiques pédagogiques prometteuses", "de développer des plateformes d’enseignement s’adaptant automatiquement aux individualités des élèves" (donc, pour parler cru, de faire du "business" avec le travail des enseignants, des élèves et des familles), mais aussi "d'évaluer la situation du pays en matière d'éducation (...) ainsi que l’efficacité de différentes réformes (...). La connaissance de ces données par d'autres pays étrangers peut constituer une vulnérabilité pour notre pays."

On ne saurait mieux dire que l'éducation est aujourd'hui un marché, ce qu'on savait déjà, et une arme géostratégique, ce dont on avait peut-être moins conscience."

Abonnement : http://www.touteduc.fr/fr/tarifs

(communiqué par Pascal Bouchard)

Rapport d’enquête préliminaire élaboré par Sylvain Genevois, Gaëlle Lefer, Nathalie Wallian - 4 septembre 2020 - 32 pages

Ce rapport d’enquête s’inscrit dans le cadre de travaux de recherche en sciences de l’éducation conduits au sein du laboratoire Icare (EA 7389) de l’Université de La Réunion (Thème 2 : Savoirs, apprentissages et médiations en contextes). Le questionnaire s’adressait à des enseignants du 1er et du 2nd degré issus de France métropolitaine et d’outre-mer. L’objectif était d’appréhender leur vécu d’enseignant en période de confinement et la manière dont ils avaient adapté leur enseignement à distance pour essayer d'assurer la « continuité pédagogique ». Le questionnaire a été diffusé sur Internet au moment de la période de confinement liée à l’épidémie de COVID-19. La période de collecte s’est étendue du 7 avril au 11 mai 2020 (date de la fin officielle du confinement pour la France métropolitaine et ultramarine, sauf pour Mayotte). Le questionnaire comportait 26 questions réparties en 4 parties : 1- Vécu du confinement, 2- Usages professionnels du numérique, 3- Continuité pédagogique, 4- Informations et contexte. Il ne demandait pas plus de 10-15 mn pour être complété. Les réponses étaient entièrement anonymes pour préserver la confidentialité. Le questionnaire comportait également des questions ouvertes (en cours d’analyse) afin de permettre aux enseignants de donner leur avis. Le traitement du questionnaire respecte l’ordre de passation des questions et d’apparition des réponses. Il vise à fournir un premier état descriptif des résultats. Chaque tableau donne les tris à plat et est accompagné d’un graphique qui permet de mieux visualiser la distribution des réponses. Dans le but de faciliter le partage des résultats de l’enquête, un commentaire succinct met en mots les principales tendances. Les répondants n’ont pas toujours renseigné toutes les questions jusqu’à la fin. Nous avons choisi de garder l’intégralité des répondants, à l’exclusion des non-enseignants (soit 4 285 réponses au total). Ce rapport d’enquête sera complété par des entretiens semi-directifs permettant d’approfondir l’analyse. (...)

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02934483/document

Clara Bamberger, dans «Le Canard enchaîné » du mercredi 9 septembre 2020 – extrait -

CE N'EST PLUS un boulevard que l'État offre au géant du numérique Microsoft, mais une autoroute à quatre voies ! Les ministères de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur ont en effet lancé, le 2 août, un appel d'offres injustement passé inaperçu, d'un montant de 8,3 millions d'euros.

Son objet ? La « concession de droits d'usage à titre non exclusif, en mode perpétuel ou en mode locatif, de solutions Microsoft et services associés ».

Traduction : l'heureux gagnant devra fournir des licences Microsoft à l'ensemble du « parc machines, évalué à 800 000 postes de travail », mais aussi réaliser des «prestations de services associées aux solutions Microsoft » (« assistancetechnique », « expertiseet ingénierie », etc.).

(...)

« Une fois encore, se désole François Aubriot, de l'Union des entreprises du logiciel libre et du numérique ouvert, l’État préfère verser des rentes à Microsoft plutôt que de se tourner vers des entreprises françaises parfaitement capables de leur fournir les services demandés et qui, elles, ne pratiquent pas d'optimisation fiscale. » Ce qu'elles peuvent être « ancien monde »…

Voir également :

Le libre oublié une fois de plus par le ministère de l'Éducation nationale :

https://cnll.fr/news/appel-offres-ministere-education-nationale-microsoft-logiciel-libre-oublie/

The Conversation - Jean-François Cerisier- 18 juin 2020    (extrait)

(...)  "  Pourtant, beaucoup d’études montrent que l’essentiel des pratiques pédagogiques qui utilisent le numérique le font pour instrumenter des activités que l’on pouvait déjà réaliser sans le numérique – parfois avec plus d’efficacité. Les raisons de ces mésusages sont nombreuses – budgets de développement insuffisants, quasi-absence de formation initiale et continue des enseignants, etc. Or, ce que confirment ces études, c’est que l’intérêt des techniques numériques dans les activités d’apprentissage ne repose ni sur la fréquence de leur utilisation, ni sur leur durée, mais sur leur qualité et leur pertinence.

Le numérique est aussi un objet d’apprentissage. Il s’agit là d’une éducation au numérique qui va de la connaissance des enjeux sociétaux qu’il soulève jusqu’à une connaissance technologique minimale, en passant par des compétences d’utilisation que la simple pratique, aussi intensive soit-elle, ne suffit pas à développer. L’éducation au numérique est bien sûr une responsabilité majeure des institutions éducatives car elle est indispensable à l’éducation du citoyen. "  (...)

https://theconversation.com/faut-il-renoncer-au-numerique-pour-leducation-140765