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« Nous demandons la mise en place rapide d’un groupe de travail sur la place des mathĂ©matiques et des sciences au lycĂ©e »

Tribune dans le Monde de l’Éducation (mars 2022)

Liste des signataires : Collectif des sociétés savantes et associations de mathématiques, astronomie et astrophysique, biométrie, biophysique, informatique, ingénieures, physique, physique-chimie, classes préparatoires scientifiques : ADIREM, AEIF, APMEP, ARDM, CFEM, CLEA, EPI, Femmes Ingénieures, Femmes et Mathématiques, Femmes et Sciences, GEM, SF2A (astronomie et astrophysique), SFB (biométrie), SFB (biophysique), SFdS, SIF, SFP, SMAI, SMF, UdPPC, UPA, UPS.

En clair sur :

En tant que reprĂ©sentants de la communautĂ© scientifique, technique, Ă©ducative et de recherche en mathĂ©matiques, et plus gĂ©nĂ©ralement en sciences, notre rĂŽle est d’alerter sur les enjeux de sociĂ©tĂ© actuels, d’identifier les problĂšmes de formation qui se posent pour les mathĂ©matiques et les sciences, et d’en analyser les causes.

Nos analyses font apparaĂźtre que la structure de l’actuel lycĂ©e est en grande partie responsable des problĂšmes observĂ©s : aggravation des inĂ©galitĂ©s filles/garçons, renforcement des inĂ©galitĂ©s socio-Ă©conomiques et des inĂ©galitĂ©s territoriales, insuffisance de la formation mathĂ©matique et scientifique fragilisant la poursuite d’études dans de nombreuses filiĂšres du supĂ©rieur.

Nous insistons sur le fait que les problĂšmes que nous mettons en Ă©vidence ci-aprĂšs ne pourront en aucun cas ĂȘtre rĂ©glĂ©s par des modifications Ă  la marge sans remettre Ă  plat la structure mĂȘme du cycle terminal du lycĂ©e. Comme nous l’avons exprimĂ© avant le dĂ©but des auditions du comitĂ© de consultation sur la place des mathĂ©matiques, le 23 fĂ©vrier, nous souhaitons voir s’engager une rĂ©flexion de fond sur la structure du lycĂ©e issue de la rĂ©forme portant sur :

  • le nĂ©cessaire Ă©quilibre entre sciences et humanitĂ©s, actuellement en dĂ©faveur des sciences, et la diversification de l’enseignement des mathĂ©matiques, dĂšs la classe de premiĂšre ;
  • la possibilitĂ© de conserver en classe de terminale les trois spĂ©cialitĂ©s choisies en classe de premiĂšre ;
  • des mesures susceptibles de mieux intĂ©grer les filles aux parcours scientifiques incluant les parcours en sciences mathĂ©matiques, physiques, informatique et en sciences de l’ingĂ©nieur et de corriger les inĂ©galitĂ©s aggravĂ©es par la rĂ©forme.

Offrir une formation en mathĂ©matiques de qualitĂ© pour toutes et tous est un enjeu majeur pour l’avenir de notre sociĂ©tĂ© et de notre pays. Les mathĂ©matiques sont essentielles pour relever les dĂ©fis numĂ©riques, technologiques, climatiques et Ă©nergĂ©tiques du XXIe siĂšcle. De ce fait, elles occupent une place croissante dans le monde professionnel, oĂč les compĂ©tences en ingĂ©nierie et en recherche de haut niveau scientifique et mathĂ©matique sont recherchĂ©es et donnent accĂšs Ă  des emplois fortement qualifiĂ©s et rĂ©munĂ©rĂ©s.

Par ailleurs, constituant le socle commun Ă  l’ensemble des sciences, y compris Ă©conomiques, humaines et sociales, la formation en mathĂ©matiques est essentielle pour l’accĂšs aux Ă©tudes supĂ©rieures dans de nombreuses filiĂšres. Un bagage mathĂ©matique solide est aussi nĂ©cessaire aux futurs enseignants de l’école primaire pour transmettre avec aisance les savoirs mathĂ©matiques aux Ă©lĂšves. Au-delĂ , une culture mathĂ©matique commune est indispensable Ă  tous les citoyens, qu’il s’agisse de la gestion des tĂąches quotidiennes ou de la capacitĂ© Ă  interprĂ©ter les informations chiffrĂ©es prĂ©sentes notamment dans les mĂ©dias.

Pourtant, les pouvoirs publics semblent confĂ©rer une place ambiguĂ« aux mathĂ©matiques dans la formation des Ă©lĂšves. ConsidĂ©rĂ©e comme fondamentale jusqu’en fin de collĂšge, elle devient optionnelle en premiĂšre et brusquement prĂ©sentĂ©e comme secondaire voire marginale dans le lycĂ©e rĂ©formĂ©. Ce choix suscite des inquiĂ©tudes. Celles-ci s’expriment dans des tribunes d’économistes, de philosophes, dans des Ă©ditoriaux, dans des reportages et articles interviewant les industriels ou des patrons d’entreprises, lors de forums d’entreprises consacrĂ©s aux mathĂ©matiques, ou encore par des enseignants, parents ou citoyens.

Tous s’interrogent sur l’avenir de leurs enfants ou de la France face au dĂ©ficit de formation scientifique et en particulier mathĂ©matique de la population. Ils corroborent les alertes lancĂ©es par la communautĂ© mathĂ©matique depuis quatre ans sur les projets de cette rĂ©forme du lycĂ©e et du bac, demeurĂ©es ignorĂ©es des pouvoirs politiques. Les publications rĂ©centes de la communautĂ© Ă©largie aux associations et sociĂ©tĂ©s savantes d’enseignants et chercheurs scientifiques, rĂ©vĂšlent des tendances inquiĂ©tantes au sein du lycĂ©e gĂ©nĂ©ral :

  • un dĂ©crochage des filles dans tous les parcours de mathĂ©matiques dĂšs la premiĂšre, qui touche Ă©galement les milieux dĂ©favorisĂ©s. Ce constat met en question l’égalitĂ© filles-garçons comme l’égalitĂ© des chances dans une discipline-clĂ© pour la promotion sociale ;
  • l’abandon des mathĂ©matiques par environ 45 % des Ă©lĂšves et une offre globale de formation en mathĂ©matiques en baisse de 38 % en terminale gĂ©nĂ©rale ;
  • plus globalement, une baisse du vivier des Ă©lĂšves de formation scientifique, avec moins de formations en moyenne et moins de polyvalence.

Ces derniĂšres semaines, l’écho mĂ©diatique et politique intense de ces alertes, la multiplicitĂ© des interventions des acteurs extĂ©rieurs Ă  la communautĂ© sur le sujet des mathĂ©matiques et de la formation en gĂ©nĂ©ral confirment que l’enjeu dĂ©passe le seul cadre du lycĂ©e et touche toute la sociĂ©tĂ©. Une meilleure prise de conscience du rĂŽle des mathĂ©matiques dans la sociĂ©tĂ© se dessine. Elle montre une discipline utile, plus ouverte sur le monde, plus accessible au plus grand nombre. Ces images corrigent une idĂ©e communĂ©ment admise, contraire Ă  l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, selon laquelle les mathĂ©matiques devraient ĂȘtre l’apanage d’une Ă©lite.

A la rentrĂ©e 2022, une quatriĂšme cohorte d’élĂšves subira les consĂ©quences pour leurs Ă©tudes, leurs vies professionnelles et quotidiennes des manques créés par la rĂ©forme du lycĂ©e. Il est urgent de conduire une rĂ©flexion approfondie pour corriger ces effets dĂ©lĂ©tĂšres qui vont Ă  l’encontre des ambitions affichĂ©es pour le pays.

Nous demandons pour cela la mise en place rapide d’un groupe de travail sur la place des mathĂ©matiques et des sciences au lycĂ©e pouvant s’installer dans un temps indĂ©pendant du calendrier politique, qui rĂ©unisse tous les acteurs concernĂ©s, dĂ©signĂ©s de façon collĂ©giale. Son objectif : garantir, dĂšs la rentrĂ©e 2023, une offre de formation mathĂ©matique et scientifique pour tous et toutes et Ă  la hauteur des enjeux et des dĂ©fis Ă  relever pour le monde de demain.

(08-03-2022) Femmes IngĂ©nieures, Femmes et MathĂ©matiques et Femmes & Sciences adressent 26 propositions (dont 8 prioritaires) aux candidates et candidats Ă  l’élection prĂ©sidentielle pour plus de mixitĂ© dans les mĂ©tiers d’ingĂ©nieur·es et de scientifiques.

18 organisations dont la SIF soutiennent ces propositions (
)

https://infodsi.com/communiques-de-presse/45842/femmes-ingenieures-femmes-et-mathematiques-et-femmes-sciences-adressent-26-propositions-aux-candidates-a-lelection-presidentielle-pour-plus-de-mixite-dans-les-metiers-dingenieures-et-de-scientifiques

Compte rendu d'audience du 23 février à 15h30 des sociétés savantes de mathématiques et d'informatique SFdS, SIF, SMAI, SMF :
- Représentants : Yves Bertrand (SIF), Isabelle Debled-Rennesson (SIF), Olivier Goubet (SMAI), Mélanie Guenais (SMF), Gwladys Toulemonde (SFDS).
- Membres du comité présents : Marie-Paule Cani, Stanislas Dehaeane, Brigitte Hazard, Pierre Mathiot, Jean-Charles Ringard, Olivier Sidokpohou, Nathalie Sayac, Charles Torossian

https://plmbox.math.cnrs.fr/f/3c4e6c251fb74d3aa503/?dl=1

Consultation sur la place des mathématiques, une réponse inadaptée aux problÚmes du lycée

Publiée le 23.02.2022 : Communiqué du collectif des sociétés savantes et associations de mathématiques, informatique, biométrie, biophysique, physique-chimie, classes préparatoires scientifiques : ADIREM, AEIF, APMEP, ARDM, CFEM, EPI, Femmes Ingénieures, Femmes et Mathématiques,Femmes et Sciences, GEM, SFB (biométrie), SFB (biophysique), SFdS, SIF, SMAI, SMF, UDPPC, UPA, UPS.

L’objectif de ce communiquĂ© est d’alerter sur l’impossibilitĂ© par le comitĂ© de consultation d’engager la rĂ©flexion de fond nĂ©cessaire pour apporter une solution Ă©quilibrĂ©e au problĂšme de la formation scientifique au lycĂ©e.

Des associations, sociĂ©tĂ©s savantes et fĂ©dĂ©rations scientifiques vont ĂȘtre auditionnĂ©es par un comitĂ© de consultation sur la place des mathĂ©matiques dans les enseignements en lycĂ©e gĂ©nĂ©ral créé le 16 fĂ©vrier 2022. Il est pilotĂ© par Pierre Mathiot et constituĂ© de 9 membres dont la composition figure dans la lettre de mission jointe au communiquĂ©. Il est chargĂ© d’«établir un constat complet sur la situation des mathĂ©matiques au sein du nouveau lycĂ©e gĂ©nĂ©ral, recenser les remarques et propositions, et (
) remettre des scĂ©narios rĂ©alistes et efficaces d’amĂ©lioration de l’offre de l’enseignement de mathĂ©matiques Â». Le nouveau lycĂ©e gĂ©nĂ©ral a Ă©tĂ© fondĂ© sur la base d’un rapport dirigĂ© par Pierre Mathiot. Il a Ă©tĂ© pilotĂ© par Charles Torossian et mis en Ɠuvre par le directeur de l'enseignement scolaire, Edouard Geffray, sa mise en Ɠuvre est suivie par Jean-Charles Ringard. Il applique certaines des conclusions du rapport sur l'enseignement des mathĂ©matiques de la commission Torossian-Villani. 

La mise en place de ce nouveau comitĂ© de consultation fait suite aux alertes d’un collectif de sociĂ©tĂ©s savantes et d’associations de sciences sur la place des mathĂ©matiques et plus gĂ©nĂ©ralement des sciences dans les parcours de formation des lycĂ©ens du cycle terminal au lycĂ©e gĂ©nĂ©ral. Ces alertes font ressortir, en plus d’une baisse de la part des filles en mathĂ©matiques, une chute considĂ©rable du volume de formation dans toutes les disciplines scientifiques hors tronc commun. Par ailleurs, elles relĂšvent aussi, pour les profils scientifiques, une baisse d’effectif des Ă©lĂšves, de leur formation et de leur polyvalence. Ces constats orientent donc vers une rĂ©flexion de fond sur la structure mĂȘme de la rĂ©forme et qui concerne :

  • En premiĂšre, l’équilibre entre sciences et humanitĂ©s actuellement en dĂ©faveur des sciences ainsi que l’articulation possible des mathĂ©matiques avec les sciences humaines et sociales.
  • En terminale, la possibilitĂ© d’élargir Ă  3 spĂ©cialitĂ©s (au lieu de 2) la formation des lycĂ©ens.

Le comitĂ© de consultation actuel ne permet pas de rĂ©pondre aux besoins liĂ©s Ă  cette rĂ©flexion. En effet :

  1. Le problĂšme est liĂ© Ă  la structure de la rĂ©forme qui n’est pas questionnĂ©e par ce comitĂ©. De plus, les modalitĂ©s de fonctionnement du comitĂ© de consultation ne permettent pas une rĂ©elle concertation :  montĂ© en urgence, convoquant de trĂšs nombreuses associations dans un dĂ©lai extrĂȘmement court (infĂ©rieur Ă  2 jours), sans aucune prĂ©paration raisonnable possible, de modalitĂ©s inadaptĂ©es (1h Ă  1h30 d’audition par petit groupe). Le sujet nĂ©cessite une rĂ©flexion large et profonde qui ne doit pas ĂȘtre contrainte par l’agenda politique.
  2. Le problĂšme va bien au-delĂ  des mathĂ©matiques : les alertes mettent en Ă©vidence la question de l’équilibre et de la place des sciences dans les parcours des lycĂ©ens. L’image renvoyĂ©e des mathĂ©matiques comme discipline isolĂ©e est erronĂ©e. Les mathĂ©matiques sont diverses, elles sont discipline propre et se nourrissent des autres disciplines qu’elles servent en retour. La rĂ©flexion sur l'enseignement des mathĂ©matiques nĂ©cessite donc de penser son articulation avec les autres disciplines, et en particulier les sciences : sciences physiques et chimiques, informatique, sciences de la vie et de la terre, sciences Ă©conomiques et sociales, sciences humaines

  3. Le comitĂ© de consultation n’est pas indĂ©pendant de la rĂ©forme : il implique quatre de ses inspirateurs.

L’ajout d’une heure dans l’enseignement scientifique pour y intĂ©grer 1h30 de mathĂ©matiques ne rĂ©soudrait en rien les problĂšmes soulevĂ©s. Cela rĂ©duirait encore le temps dĂ©jĂ  contraint dĂ©volu aux autres sciences au profit des mathĂ©matiques, les plaçant dans une concurrence dĂ©lĂ©tĂšre et absurde alors que les mathĂ©maticiens et les autres scientifiques alertent ensemble sur les problĂšmes globaux de la rĂ©forme du lycĂ©e pour la formation scientifique des jeunes.

Nous demandons la mise en place d’un groupe de travail sur la place des mathĂ©matiques et des sciences au lycĂ©e qui rĂ©unisse tous les acteurs concernĂ©s dĂ©signĂ©s de façon collĂ©giale, pouvant s’installer dans un temps long, et dont les propositions seront prises en compte.

Lettre ouverte de l'association Enseignement Public et Informatique (EPI)
aux candidates et candidats à la Présidence de la République

Pour l'intégration de la science et technologie informatique dans la culture générale scolaire
 

   La 21e siĂšcle est le siĂšcle de l'informatique et du numĂ©rique. Les besoins de compĂ©tences rĂ©elles sont considĂ©rables. Le systĂšme Ă©ducatif se doit d'y rĂ©pondre si l'on veut que la France tienne toute sa place dans le concert des nations aux plans culturel, scientifique et Ă©conomique.

   On ne peut se satisfaire de demi-mesures. L'informatique doit ĂȘtre une composante Ă  part entiĂšre de la culture gĂ©nĂ©rale et technique de tous les Ă©lĂšves. L'enseignement gĂ©nĂ©ral, dĂšs le collĂšge, doit intĂ©grer un vĂ©ritable enseignement de la science et technologie informatique de telle sorte que les jeunes gĂ©nĂ©rations rencontrent prĂ©cocement cette discipline au mĂȘme titre que la biologie ou la physique. Et comme pour les autres disciplines scientifiques l'Ă©galitĂ© filles-garçons reste un objectif important qu'il faut atteindre.

   Plus de moyens doivent ĂȘtre Ă©galement donnĂ©s aux enseignements technologiques et professionnels intĂ©grant l'informatique afin de favoriser la prise en compte des derniĂšres Ă©volutions technologiques et industrielles et la mise en place de parcours personnalisĂ©s.

   Capes et Capet NSI ont Ă©tĂ© créés ainsi qu'une agrĂ©gation d'Informatique. Sous rĂ©serve d'une augmentation du nombre de postes actuellement trĂšs insuffisant, les conditions sont rĂ©unies pour la crĂ©ation d'une discipline informatique pour tous.

   D'autant que nous disposons par ailleurs des enseignants motivĂ©s qui assurent actuellement la spĂ©cialitĂ© NSI (mais dont il reste Ă  assurer la reconnaissance institutionnelle).

   Il est crucial d'Ă©largir la culture gĂ©nĂ©rale scientifique, fragilisĂ©e par la rĂ©forme du lycĂ©e, qui doit s'enrichir de la science informatique. Ce n'est actuellement pas le cas dans notre systĂšme Ă©ducatif.

   Il va de soi qu'un enseignement spĂ©cifique de l'informatique pour tous ne serait pas exclusif mais complĂ©mentaire de l'utilisation didactique et pĂ©dagogique des ressources du numĂ©rique par les diffĂ©rentes disciplines qui toutes, peu ou prou, ont vu leur « essence Â» (objets et mĂ©thodes) transformĂ©e par l'informatique. Nous savons par expĂ©rience que les deux approches se renforcent mutuellement.

   La gĂ©nĂ©ralisation du numĂ©rique sous-tendu par la science informatique, l'ordinateur quantique, l'intelligence artificielle... nĂ©cessitent de plus en plus d'intelligence et de compĂ©tences si l'on ne veut pas dĂ©pendre de l'Ă©tranger comme c'est dĂ©jĂ  le cas dans trop de domaines.

   Il est indispensable que des dĂ©cisions politiques volontaristes soient rapidement prises pour faire face aux enjeux informatiques pour le pays.

   L'association Enseignement Public et Informatique (EPI), forte d'une expĂ©rience de plus d'un demi siĂšcle, souhaite connaĂźtre vos propositions concernant ce dossier.

Paris, le 10 février 2022

Le Bureau national de l'EPI

CrĂ©ation de l’AgrĂ©gation d’informatique : il Ă©tait temps !

PubliĂ© par DorothĂ©e Blancheton | Avr 12, 2021 | UniversitĂ©/Recherche | 0 Le 9 mars 2021, Jean-Michel Blanquer a annoncĂ© la crĂ©ation d’une agrĂ©gation d’informatique pour 2022. Une avancĂ©e que salue Jean-Pierre Archambault, agrĂ©gĂ© de mathĂ©matiques et prĂ©sident de l’association Enseignement Public et Informatique (EPI).

Comment accueillez-vous la crĂ©ation de cette agrĂ©gation d’informatique ?

C’est une bonne chose ! On s’est fĂ©licitĂ© de la crĂ©ation du Capes d’informatique et, dĂ©sormais, nous nous fĂ©licitons de cette agrĂ©gation car l’une des questions essentielles relative Ă  la mise en Ɠuvre d’un enseignement, c’est la formation des professeurs. On ne va pas « alphabĂ©tiser Â» toute une gĂ©nĂ©ration sans professeurs formĂ©s. C’est donc une excellente nouvelle de ce point de vue. 

La mise en place de cette discipline n’a pas Ă©tĂ© un long fleuve tranquille
 

Non
 Nous menons des actions pour un enseignement d’informatique de culture gĂ©nĂ©rale pour tous les Ă©lĂšves depuis des dĂ©cennies. Dans les annĂ©es 80, il y avait une option d’informatique dans prĂšs de la moitiĂ© des lycĂ©es d’enseignement gĂ©nĂ©ral et qui Ă©tait en voie de gĂ©nĂ©ralisation. Elle a Ă©tĂ© supprimĂ©e en 1992, rĂ©tablie en 1995, et Ă  nouveau supprimĂ©e en 1998. Il y a ensuite eu l’échec prĂ©visible du B2I (Brevet Informatique et Internet, Ndlr), ce « dĂ©sert explicatif Â». Nous avons obtenu en 2012 la crĂ©ation d’une option de spĂ©cialitĂ© en Terminale scientifique (Informatique et Sciences du NumĂ©rique, Ndlr) ; et, en 2020, celle de la spĂ©cialitĂ© NSI (NumĂ©rique et Sciences Informatiques) pour les 1Ăšres et Terminales et de SNT (Sciences NumĂ©riques et Technologie) en 2nde pour tous les Ă©lĂšves. 

La crĂ©ation du Capes et de l’agrĂ©gation en informatique peut paraĂźtre tardive. Comment l’expliquez-vous ?

Le combat que nous avons menĂ© peut sembler surrĂ©aliste puisqu’il consistait Ă  dire que l’informatique Ă©tait de plus en plus prĂ©sente dans notre sociĂ©tĂ© et que les citoyens devaient y ĂȘtre formĂ©s pour Ă©voluer dans celle-ci. Pourtant cet enjeu sociĂ©tal n’était pas perçu comme une Ă©vidence. L’informatique n’était pas reconnue comme une discipline scientifique au mĂȘme titre que les mathĂ©matiques, les sciences physiques ou les sciences de la vie et de la terre. Il y avait une confusion entre le fait d’avoir un ordinateur chez soi et celui d’enseigner une vraie culture informatique. 

L’EPI s’interroge sur le nombre de postes mis au concours. Pourquoi ?

Pour la session du Capes externe NSI de l’enseignement public, en 2021, le nombre de postes mis au concours, certes en augmentation, n’est que de 60 postes. Outre la spĂ©cialitĂ© NSI en 1Ăšre et Terminale, en Seconde, l’enseignement de SNT reprĂ©sente 1h30 pour tous les Ă©lĂšves. Beaucoup de professeurs de diverses disciplines l’assurent sans nĂ©cessairement avoir la formation le permettant. Il y a vraiment des besoins Ă©normes qui ne peuvent que s’accroĂźtre si l’on garde la perspective d’un enseignement pour tous. 

Vous attendez aussi une reconnaissance officielle de l’institution pour les professeurs


Oui. Depuis des annĂ©es, l’enseignement de l’informatique a Ă©tĂ© possible grĂące aux professeurs  qui ont fait d’énormes efforts pour se former, qui ont passĂ© un diplĂŽme inter universitaire
 La question qui se pose aujourd’hui, c’est la reconnaissance institutionnelle des efforts faits par ces professeurs-lĂ . Il ne faut pas les oublier. Dans cette perspective, Capes et agrĂ©gation internes et listes d’aptitude ont un rĂŽle Ă  jouer. 

En quoi cette reconnaissance est-elle importante ?

Ils en ont besoin pour ne plus ĂȘtre Ă  la merci d’une mutation d’office, de l’arrivĂ©e d’un collĂšgue
 Il pourrait y avoir des directives disant que lorsqu’un collĂšgue assure l’enseignement de l’informatique dans un Ă©tablissement, il a la prioritĂ© sur un enseignant qui y est nouvellement affectĂ©. Quant aux nouveaux Capessiens et agrĂ©gĂ©s en informatique, ils pourraient ĂȘtre affectĂ©s de prĂ©fĂ©rence dans les Ă©tablissements sans enseignant d’informatique pour Ă©largir l’offre de cet enseignement.

Certaines disciplines comme les mathĂ©matiques peinent Ă  recruter. Quid de l’informatique ?

Il y a une crise de vocation globale. Le mĂ©tier d’enseignant est de plus en plus difficile dans la gestion de la classe, au niveau du (bas) salaire, de la baisse de considĂ©ration. Il reste des Ă©tudiants qui ont la vocation d’enseigner, qui sont sensibles au statut de la fonction publique
 Mais les conditions ne sont pas lĂ  pour une ruĂ©e vers les concours.

Que faut-il encore faire, selon vous, pour valoriser l’informatique sur le plan scolaire ?

Il faut se donner les moyens de former les personnels pour avoir des ressources humaines dans tous les Ă©tablissements. Nous rĂ©clamons la prĂ©sence de l’enseignement de l’informatique dans le tronc commun de tous les Ă©lĂšves jusqu’au Bac : 1h30 en Seconde c’est un bon dĂ©but mais ça ne suffit pas. RĂ©pĂ©tons-le, il y a des besoins Ă©normes par rapport aux demandes existantes et futures.

Il existe une spĂ©cialitĂ© NSI en 1Ăšre et Terminale
 Est-elle insuffisante ?

Tous les Ă©lĂšves ont besoin dans leur culture gĂ©nĂ©rale d’une composante informatique. On est au XXIĂšme siĂšcle. Et puis il faut abandonner en Terminale l’une des trois spĂ©cialitĂ©s choisies en 1Ăšre. Dans la mesure oĂč les maths et la physique sont incontournables pour s’orienter vers les classes prĂ©paratoires aux grandes Ă©coles, il y a une dĂ©perdition du nombre d’élĂšves en spĂ©cialitĂ© NSI en Terminale sur tout le territoire.

Il y a eu des avancĂ©es Ă©videntes dont on se fĂ©licite mais le nombre de postes et l’objectif d’un enseignement pour tous les Ă©lĂšves restent des points essentiels Ă  dĂ©velopper.

Pédagogie à distance © 2020 TC Média Livres Inc. (38 pages)

Avec la collaboration de Alain Caron, Marie-Claude Gauthier, Julie Provencher, Richard Robillard

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NumĂ©ro spĂ©cial d’EpiNet de fĂ©vrier 2021 pour les 50 ans

de l'association Enseignement Public et Informatique (EPI)

« Pour une complĂ©mentaritĂ© des approches de l’informatique Â»

L'association Enseignement Public et Informatique (EPI) - fondĂ©e en 1971 - fĂȘtera son 50e anniversaire en fĂ©vrier 2021. Si vous souhaitez apporter votre contribution Ă  ce numĂ©ro prĂ©vu pour fĂ©vrier prochain vous pouvez adresser Ă  : bureau@epi.asso.fr un article, document, ou tout tĂ©moignage Ă  votre convenance.

- Volume : maximun 5 pages (dans la mesure du possible)

- Format : odt, doc ou docx

- Date butoir : fin novembre 2020

- Sommaire provisoire :

* Préface : (en cours de contact)
* Introduction du président (Jean-Pierre Archambault)
* Des ami(e)s témoignent
* Histoire de l'EPI (1971-2021) « Un demi siÚcle de militantisme ... »
  http://www.epi.asso.fr/revue/histo/h11epi_jb.htm    (mise Ă  jour en cours)
* Le site EPI « mĂ©moire collective Â» https://www.epi.asso.fr
     - EpiNet : 232 numĂ©ros >>> prolongement de la revue papier
     - Blog et Twitter EPI
* Le groupe ITIC-SIF-EPI  https://www.epi.asso.fr/revue/editic/groupe_itic-epi-sif.htm
* L'EPI partenaire de la SIF  https://www.societe-informatique-de-france.fr
* L'EPI et archives-edutice (Hal)  https://edutice.archives-ouvertes.fr/EPI
* L'EPI et l'AFDI  https://www.epi.asso.fr/association/dossiers/epi-afdi.htm

* L'EPI sur Wikipedia  https://fr.wikipedia.org/wiki/Enseignement_public_et_informatique

* Une sélection d'articles et de documents ....
* Conclusion : l'avenir  ,,,