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Consultation sur la place des mathématiques, une réponse inadaptée aux problèmes du lycée

Publiée le 23.02.2022 : Communiqué du collectif des sociétés savantes et associations de mathématiques, informatique, biométrie, biophysique, physique-chimie, classes préparatoires scientifiques : ADIREM, AEIF, APMEP, ARDM, CFEM, EPI, Femmes Ingénieures, Femmes et Mathématiques,Femmes et Sciences, GEM, SFB (biométrie), SFB (biophysique), SFdS, SIF, SMAI, SMF, UDPPC, UPA, UPS.

L’objectif de ce communiqué est d’alerter sur l’impossibilité par le comité de consultation d’engager la réflexion de fond nécessaire pour apporter une solution équilibrée au problème de la formation scientifique au lycée.

Des associations, sociétés savantes et fédérations scientifiques vont être auditionnées par un comité de consultation sur la place des mathématiques dans les enseignements en lycée général créé le 16 février 2022. Il est piloté par Pierre Mathiot et constitué de 9 membres dont la composition figure dans la lettre de mission jointe au communiqué. Il est chargé d’«établir un constat complet sur la situation des mathématiques au sein du nouveau lycée général, recenser les remarques et propositions, et (…) remettre des scénarios réalistes et efficaces d’amélioration de l’offre de l’enseignement de mathématiques ». Le nouveau lycée général a été fondé sur la base d’un rapport dirigé par Pierre Mathiot. Il a été piloté par Charles Torossian et mis en œuvre par le directeur de l'enseignement scolaire, Edouard Geffray, sa mise en œuvre est suivie par Jean-Charles Ringard. Il applique certaines des conclusions du rapport sur l'enseignement des mathématiques de la commission Torossian-Villani. 

La mise en place de ce nouveau comité de consultation fait suite aux alertes d’un collectif de sociétés savantes et d’associations de sciences sur la place des mathématiques et plus généralement des sciences dans les parcours de formation des lycéens du cycle terminal au lycée général. Ces alertes font ressortir, en plus d’une baisse de la part des filles en mathématiques, une chute considérable du volume de formation dans toutes les disciplines scientifiques hors tronc commun. Par ailleurs, elles relèvent aussi, pour les profils scientifiques, une baisse d’effectif des élèves, de leur formation et de leur polyvalence. Ces constats orientent donc vers une réflexion de fond sur la structure même de la réforme et qui concerne :

  • En première, l’équilibre entre sciences et humanités actuellement en défaveur des sciences ainsi que l’articulation possible des mathématiques avec les sciences humaines et sociales.
  • En terminale, la possibilité d’élargir à 3 spécialités (au lieu de 2) la formation des lycéens.

Le comité de consultation actuel ne permet pas de répondre aux besoins liés à cette réflexion. En effet :

  1. Le problème est lié à la structure de la réforme qui n’est pas questionnée par ce comité. De plus, les modalités de fonctionnement du comité de consultation ne permettent pas une réelle concertation :  monté en urgence, convoquant de très nombreuses associations dans un délai extrêmement court (inférieur à 2 jours), sans aucune préparation raisonnable possible, de modalités inadaptées (1h à 1h30 d’audition par petit groupe). Le sujet nécessite une réflexion large et profonde qui ne doit pas être contrainte par l’agenda politique.
  2. Le problème va bien au-delà des mathématiques : les alertes mettent en évidence la question de l’équilibre et de la place des sciences dans les parcours des lycéens. L’image renvoyée des mathématiques comme discipline isolée est erronée. Les mathématiques sont diverses, elles sont discipline propre et se nourrissent des autres disciplines qu’elles servent en retour. La réflexion sur l'enseignement des mathématiques nécessite donc de penser son articulation avec les autres disciplines, et en particulier les sciences : sciences physiques et chimiques, informatique, sciences de la vie et de la terre, sciences économiques et sociales, sciences humaines…
  3. Le comité de consultation n’est pas indépendant de la réforme : il implique quatre de ses inspirateurs.

L’ajout d’une heure dans l’enseignement scientifique pour y intégrer 1h30 de mathématiques ne résoudrait en rien les problèmes soulevés. Cela réduirait encore le temps déjà contraint dévolu aux autres sciences au profit des mathématiques, les plaçant dans une concurrence délétère et absurde alors que les mathématiciens et les autres scientifiques alertent ensemble sur les problèmes globaux de la réforme du lycée pour la formation scientifique des jeunes.

Nous demandons la mise en place d’un groupe de travail sur la place des mathématiques et des sciences au lycée qui réunisse tous les acteurs concernés désignés de façon collégiale, pouvant s’installer dans un temps long, et dont les propositions seront prises en compte.

Lettre ouverte de l'association Enseignement Public et Informatique (EPI)
aux candidates et candidats à la Présidence de la République

Pour l'intégration de la science et technologie informatique dans la culture générale scolaire
 

   La 21e siècle est le siècle de l'informatique et du numérique. Les besoins de compétences réelles sont considérables. Le système éducatif se doit d'y répondre si l'on veut que la France tienne toute sa place dans le concert des nations aux plans culturel, scientifique et économique.

   On ne peut se satisfaire de demi-mesures. L'informatique doit être une composante à part entière de la culture générale et technique de tous les élèves. L'enseignement général, dès le collège, doit intégrer un véritable enseignement de la science et technologie informatique de telle sorte que les jeunes générations rencontrent précocement cette discipline au même titre que la biologie ou la physique. Et comme pour les autres disciplines scientifiques l'égalité filles-garçons reste un objectif important qu'il faut atteindre.

   Plus de moyens doivent être également donnés aux enseignements technologiques et professionnels intégrant l'informatique afin de favoriser la prise en compte des dernières évolutions technologiques et industrielles et la mise en place de parcours personnalisés.

   Capes et Capet NSI ont été créés ainsi qu'une agrégation d'Informatique. Sous réserve d'une augmentation du nombre de postes actuellement très insuffisant, les conditions sont réunies pour la création d'une discipline informatique pour tous.

   D'autant que nous disposons par ailleurs des enseignants motivés qui assurent actuellement la spécialité NSI (mais dont il reste à assurer la reconnaissance institutionnelle).

   Il est crucial d'élargir la culture générale scientifique, fragilisée par la réforme du lycée, qui doit s'enrichir de la science informatique. Ce n'est actuellement pas le cas dans notre système éducatif.

   Il va de soi qu'un enseignement spécifique de l'informatique pour tous ne serait pas exclusif mais complémentaire de l'utilisation didactique et pédagogique des ressources du numérique par les différentes disciplines qui toutes, peu ou prou, ont vu leur « essence » (objets et méthodes) transformée par l'informatique. Nous savons par expérience que les deux approches se renforcent mutuellement.

   La généralisation du numérique sous-tendu par la science informatique, l'ordinateur quantique, l'intelligence artificielle... nécessitent de plus en plus d'intelligence et de compétences si l'on ne veut pas dépendre de l'étranger comme c'est déjà le cas dans trop de domaines.

   Il est indispensable que des décisions politiques volontaristes soient rapidement prises pour faire face aux enjeux informatiques pour le pays.

   L'association Enseignement Public et Informatique (EPI), forte d'une expérience de plus d'un demi siècle, souhaite connaître vos propositions concernant ce dossier.

Paris, le 10 février 2022

Le Bureau national de l'EPI

Création de l’Agrégation d’informatique : il était temps !

Publié par Dorothée Blancheton | Avr 12, 2021 | Université/Recherche | 0 Le 9 mars 2021, Jean-Michel Blanquer a annoncé la création d’une agrégation d’informatique pour 2022. Une avancée que salue Jean-Pierre Archambault, agrégé de mathématiques et président de l’association Enseignement Public et Informatique (EPI).

Comment accueillez-vous la création de cette agrégation d’informatique ?

C’est une bonne chose ! On s’est félicité de la création du Capes d’informatique et, désormais, nous nous félicitons de cette agrégation car l’une des questions essentielles relative à la mise en œuvre d’un enseignement, c’est la formation des professeurs. On ne va pas « alphabétiser » toute une génération sans professeurs formés. C’est donc une excellente nouvelle de ce point de vue. 

La mise en place de cette discipline n’a pas été un long fleuve tranquille… 

Non… Nous menons des actions pour un enseignement d’informatique de culture générale pour tous les élèves depuis des décennies. Dans les années 80, il y avait une option d’informatique dans près de la moitié des lycées d’enseignement général et qui était en voie de généralisation. Elle a été supprimée en 1992, rétablie en 1995, et à nouveau supprimée en 1998. Il y a ensuite eu l’échec prévisible du B2I (Brevet Informatique et Internet, Ndlr), ce « désert explicatif ». Nous avons obtenu en 2012 la création d’une option de spécialité en Terminale scientifique (Informatique et Sciences du Numérique, Ndlr) ; et, en 2020, celle de la spécialité NSI (Numérique et Sciences Informatiques) pour les 1ères et Terminales et de SNT (Sciences Numériques et Technologie) en 2nde pour tous les élèves. 

La création du Capes et de l’agrégation en informatique peut paraître tardive. Comment l’expliquez-vous ?

Le combat que nous avons mené peut sembler surréaliste puisqu’il consistait à dire que l’informatique était de plus en plus présente dans notre société et que les citoyens devaient y être formés pour évoluer dans celle-ci. Pourtant cet enjeu sociétal n’était pas perçu comme une évidence. L’informatique n’était pas reconnue comme une discipline scientifique au même titre que les mathématiques, les sciences physiques ou les sciences de la vie et de la terre. Il y avait une confusion entre le fait d’avoir un ordinateur chez soi et celui d’enseigner une vraie culture informatique. 

L’EPI s’interroge sur le nombre de postes mis au concours. Pourquoi ?

Pour la session du Capes externe NSI de l’enseignement public, en 2021, le nombre de postes mis au concours, certes en augmentation, n’est que de 60 postes. Outre la spécialité NSI en 1ère et Terminale, en Seconde, l’enseignement de SNT représente 1h30 pour tous les élèves. Beaucoup de professeurs de diverses disciplines l’assurent sans nécessairement avoir la formation le permettant. Il y a vraiment des besoins énormes qui ne peuvent que s’accroître si l’on garde la perspective d’un enseignement pour tous. 

Vous attendez aussi une reconnaissance officielle de l’institution pour les professeurs…

Oui. Depuis des années, l’enseignement de l’informatique a été possible grâce aux professeurs  qui ont fait d’énormes efforts pour se former, qui ont passé un diplôme inter universitaire… La question qui se pose aujourd’hui, c’est la reconnaissance institutionnelle des efforts faits par ces professeurs-là. Il ne faut pas les oublier. Dans cette perspective, Capes et agrégation internes et listes d’aptitude ont un rôle à jouer. 

En quoi cette reconnaissance est-elle importante ?

Ils en ont besoin pour ne plus être à la merci d’une mutation d’office, de l’arrivée d’un collègue… Il pourrait y avoir des directives disant que lorsqu’un collègue assure l’enseignement de l’informatique dans un établissement, il a la priorité sur un enseignant qui y est nouvellement affecté. Quant aux nouveaux Capessiens et agrégés en informatique, ils pourraient être affectés de préférence dans les établissements sans enseignant d’informatique pour élargir l’offre de cet enseignement.

Certaines disciplines comme les mathématiques peinent à recruter. Quid de l’informatique ?

Il y a une crise de vocation globale. Le métier d’enseignant est de plus en plus difficile dans la gestion de la classe, au niveau du (bas) salaire, de la baisse de considération. Il reste des étudiants qui ont la vocation d’enseigner, qui sont sensibles au statut de la fonction publique… Mais les conditions ne sont pas là pour une ruée vers les concours.

Que faut-il encore faire, selon vous, pour valoriser l’informatique sur le plan scolaire ?

Il faut se donner les moyens de former les personnels pour avoir des ressources humaines dans tous les établissements. Nous réclamons la présence de l’enseignement de l’informatique dans le tronc commun de tous les élèves jusqu’au Bac : 1h30 en Seconde c’est un bon début mais ça ne suffit pas. Répétons-le, il y a des besoins énormes par rapport aux demandes existantes et futures.

Il existe une spécialité NSI en 1ère et Terminale… Est-elle insuffisante ?

Tous les élèves ont besoin dans leur culture générale d’une composante informatique. On est au XXIème siècle. Et puis il faut abandonner en Terminale l’une des trois spécialités choisies en 1ère. Dans la mesure où les maths et la physique sont incontournables pour s’orienter vers les classes préparatoires aux grandes écoles, il y a une déperdition du nombre d’élèves en spécialité NSI en Terminale sur tout le territoire.

Il y a eu des avancées évidentes dont on se félicite mais le nombre de postes et l’objectif d’un enseignement pour tous les élèves restent des points essentiels à développer.

Pédagogie à distance © 2020 TC Média Livres Inc. (38 pages)

Avec la collaboration de Alain Caron, Marie-Claude Gauthier, Julie Provencher, Richard Robillard

« Chenelière Éducation est fière de mettre à votre disposition le fascicule Pédagogie à distance qui a été conçu dans le but de faciliter votre enseignement, et ce, dans le contexte de l’enseignement en mode hybride ou à distance. En plus du présent fascicule, Chenelière Éducation a élaboré divers outils afin de vous soutenir, quelles que soient vos préoccupations:

- Des webinaires pour vous aider à optimiser l’enseignement et l’apprentissage avec nos ouvrages imprimés ou numériques et la plateforme i+ Interactif.

- Des capsules vidéo pédagogiques accessibles en tout temps sur la plateforme i+ Interactif.

- Un service de soutien pédagogique et de formation assuré par nos équipes spécialisées et reconnues en technopédagogie et en pédagogie à distance.

Ce fascicule est divisé selon six grands thèmes qui sont au cœur de votre quotidien. Vous y trouverez en effet des conseils pratiques pour favoriser le lien avec vos élèves, planifier judicieusement vos cours, offrir des rétroactions efficaces, évaluer, maximiser l’apprentissage et favoriser la participation active de vos élèves.

Chaque thème comporte d’abord une introduction aux meilleures pratiques pédagogiques en enseignement, suivie de plusieurs conseils, issus de spécialistes dans le domaine, destinés à vous soutenir dans la mise en place d’un enseignement à distance ou en mode hybride de qualité.

Vient ensuite la description d’outils variés qui pourront vous aider à optimiser votre enseignement à l’aide de nos ouvrages imprimés ou numériques et de la plateforme i+ Interactif.

Enfin, la rubrique Pour aller plus loin propose des ouvrages, des sites pertinents et des vidéos qui permettent d’approfondir les différents thèmes, au besoin.

Planification, participation, rétroaction, évaluation... Ces sujets et d’autres encore font de ce fascicule une ressource débordant d’idées et de solutions concrètes pour aborder la nouvelle réalité de l’enseignement en mode hybride ou à distance. (...)

https://iplusinteractif.s3.amazonaws.com/django-assets/media/pedagogie/PAD-Secondaire.pdf

Numéro spécial d’EpiNet de février 2021 pour les 50 ans

de l'association Enseignement Public et Informatique (EPI)

« Pour une complémentarité des approches de l’informatique »

L'association Enseignement Public et Informatique (EPI) - fondée en 1971 - fêtera son 50e anniversaire en février 2021. Si vous souhaitez apporter votre contribution à ce numéro prévu pour février prochain vous pouvez adresser à : bureau@epi.asso.fr un article, document, ou tout témoignage à votre convenance.

- Volume : maximun 5 pages (dans la mesure du possible)

- Format : odt, doc ou docx

- Date butoir : fin novembre 2020

- Sommaire provisoire :

* Préface : (en cours de contact)
* Introduction du président (Jean-Pierre Archambault)
* Des ami(e)s témoignent
* Histoire de l'EPI (1971-2021) « Un demi siècle de militantisme ... »
  http://www.epi.asso.fr/revue/histo/h11epi_jb.htm    (mise à jour en cours)
* Le site EPI « mémoire collective » https://www.epi.asso.fr
     - EpiNet : 232 numéros >>> prolongement de la revue papier
     - Blog et Twitter EPI
* Le groupe ITIC-SIF-EPI  https://www.epi.asso.fr/revue/editic/groupe_itic-epi-sif.htm
* L'EPI partenaire de la SIF  https://www.societe-informatique-de-france.fr
* L'EPI et archives-edutice (Hal)  https://edutice.archives-ouvertes.fr/EPI
* L'EPI et l'AFDI  https://www.epi.asso.fr/association/dossiers/epi-afdi.htm

* L'EPI sur Wikipedia  https://fr.wikipedia.org/wiki/Enseignement_public_et_informatique

* Une sélection d'articles et de documents ....
* Conclusion : l'avenir  ,,,

M. Jean-Marc MERRIAUX, directeur du numérique pour l'éducation au ministère de l’Éducation nationale a été auditionné par la Commission Studer :

Longs développements sur le "numérique" et "la transformation" (on n'y échappe pas !) du système éducatif, et sur les données :  mieux protégées ... code de bonne conduite ... cadre de confiance ... dimension éthique ...

PIX : Jean-Marc Merriaux a également annoncé des expérimentations à la rentrée pour ce qui concerne  la certification des compétences numériques des élèves.

Pour ce qui concerne notre dossier : difficile de se montrer contre l'enseignement de l'informatique comme ses prédécesseurs : il faut "être en capacité d'apporter des compétences dans le cadre des besoins professionnels énormes" et dans le cadre de la réforme du bac et du lycée. La question du Capes et de l'agrégation informatique se pose mais attention qu'une discipline "très forte" ne fasse oublier que le numérique transcende les disciplines et qu'il doit être porté par tous les enseignements. "Un équilibre est à trouver"

Bruno STUDER, lui fait remarquer que les deux démarches ne sont pas incompatibles.

à suivre …

http://videos.assemblee-nationale.fr/video.6357133_5b3deaa1b4e3f.l-ecole-dans-la-societe-du-numerique--m-jean-marc-merriaux-dir-du-numerique-pour-l-education-au--5-juillet-2018

 

Il ne reste plus qu'une huitaine de jours pour s'exprimer (contributions  et/ou votes) sur la consultation parlementaire "éducation et numérique" Elle est animée par le député Bruno Studer, Président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée Nationale: https://parlement-et-citoyens.fr/projects/education-et-numerique/consultation/consultation-46

Voir ci-dessous:

Rappel : audition de Gérard Berry par la commission des affaires culturelles et de l’éducation à l’Assemblée Nationale le 8 mars 2018:
http://videos.assemblee-nationale.fr/video.5652256_5aa0f287bd55b.l-ecole-dans-la-societe-du-numerique--m-gerard-berry-professeur-au-college-de-france-8-mars-2018