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Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, a défendu, mercredi 3 octobre, sa réforme du lycée et du baccalauréat, devant les sénateurs et sénatrices.

Vidéo, durée 1h30 : https://www.youtube.com/watch?v=_PHqsPdKXJQ

Selon Madame la sénatrice Catherine Morin-Desailly, dans son intervention liminaire à l’adresse du ministre, le sénat se préoccupe d’équité territoriale et porte sur la réforme un regard bienveillant mais critique et vigilant. Nous n’avons guère perçu le regard critique sur la suppression de postes ou la formation des enseignants qui laisse à désirer et le ministre a pu déployer ses interventions sans difficulté avec son aisance habituelle.

Pour ce qui concerne l’enseignement de l’informatique, on peut se positionner à partir de la 52ème minute de la vidéo.

Capes et agrégation entendus dans la bouche du sénateur Laurent Lafon (pour dire que ces concours n’existent pas en ce qui concerne l’informatique) ne font pas partie – pour l’instant – de l’argumentation de Jean-Michel Blanquer.

Le ministre évoque néanmoins (55ème minute et suivantes) : «la problématique des ressources humaines » particulièrement pour les enseignements nouveaux comme « la grande innovation de la réforme: les sciences informatiques. » « Nous avons un plan de formation pour répondre à cela. C'est planifié » . Cet enseignement sera implanté au cours du temps.

Pour ce qui concerne les programmes, en réponse à une question de la sénatrice Laure Darcos, le ministre précise qu’ils seront rendus publics fin octobre, qu’une large consultation aura lieu courant novembre et que les textes définitifs seront connus fin décembre 2018.

Lycées d'enseignement général et technologique

http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=134460

NOR : MENE1826273N
note de service n° 2018-115 du 26-9-2018
MEN - DGESCO A1-4

Texte adressé aux rectrices et recteurs d'académie ; aux inspectrices et inspecteurs d'académie-directrices et directeurs académiques des services de l'éducation nationale ; aux chefs d'établissements publics et privés sous contrat ; aux professeurs des établissements publics et privés sous contrat ; aux directrices et directeurs de centres d'information et d'orientation ; aux psychologues de l'éducation nationale
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                                              (extrait)

2. Accompagnement et modalités du choix des enseignements de spécialité dans la voie générale (...)

Dès le deuxième trimestre de l'année de 2de, les élèves et leurs familles formuleront des intentions d'orientation et seront invités à mentionner 4 enseignements de spécialité parmi ceux proposés dans l'établissement. Ces souhaits sont portés à cinq au cas où ils comprendraient un enseignement de spécialité qui n'est pas dispensé dans l'établissement de scolarisation de l'élève (...)

3. Modalités d'inscription en classe de première générale

(...)  Des conventions pourront être mises en place entre deux établissements géographiquement proches afin de permettre à leurs élèves de suivre des enseignements de spécialité qui ne seraient pas offerts dans leur lycée de scolarisation.

Lorsque des solutions proches ne pourront être trouvées, et dans des cas exceptionnels, un des enseignements pourra être suivi à distance, notamment dans le cas où il serait proposé par le Cned.

Lorsque le choix des enseignements de spécialité nécessite un changement d'établissement, une procédure d'affectation particulière peut être mise en place au niveau académique.

L'ensemble du processus doit permettre d'assurer une large gamme de choix d'enseignements de spécialité.

Le sens profond de cette évolution est de développer l'autonomie et la créativité des élèves, facteurs essentiels de réussite au XXIe siècle.

Pour le ministre de l'Éducation nationale et par délégation,
Le directeur général de l'enseignement scolaire,
Jean-Marc Huart


Rapport d'activité 2017 de l'Inspection générale de l’Éducation nationale  :

Le rapport IGEN (n° 2017-115) daté de janvier 2018 : "L'enseignement de l'informatique" a été remis au ministre mais non publié (cf. page 77) : http://cache.media.education.gouv.fr/file/2017/73/5/IGEN-Rapport-

On peut s'interroger sur les raisons  : que faisait-il apparaître ? que proposait-il d'impossible à réaliser  ?

http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=133602

Après avoir entendu, dans les années 90,  de la bouche d'un conseiller spécial du ministre Lionel Jospin, que la France n'avait plus besoin d'informaticiens (d'où la suppression de l'ex-option des lycées) ... trois décennies plus tard, le directeur de la Dgesco, nous informe que :  "Les enseignements de spécialité plus spécifiques (arts, littérature et LCA, ainsi que numérique et sciences informatiques, et sciences de l'ingénieur,  feront l'objet d'une carte académique, voire nationale pour les plus rares d'entre eux." ... Faudra-t-il aux élèves intéressés (à juste titre) par la spécialité NSI se déplacer dans l'académie ou changer d'établissement ?! Une façon singulière de promouvoir l'enseignement de la science informatique !  Il faut dire que selon le directeur des enseignement scolaires parmi "les études supérieures aujourd'hui les plus classiques"  : ne figure pas l'informatique.
(Dans le droit fil de cette analyse résolument visionnaire : "La spécialité biologie-écologie est offerte uniquement dans les établissements agricoles")
On se souvient de la phrase qui terminait la première leçon inaugurale de Gérard Berry au Collège de France en janvier 2008 : « En ce qui concerne l'éducation, la France rentre résolument dans le XXe siècle », il ne semble pas qu'elle ait touché l'oreille des conseillers du ministre de l’Éducation nationale, dix ans après.

Du pain sur la planche pour la SIF,  l'EPI  et bien d'autres ...

Lycées d'enseignement général et technologique

Enseignements de spécialité

NOR : MENE1823260N
note de service n° 2018-109 du 5-9-2018
MEN - DGESCO A2-1


Texte adressé aux rectrices et recteurs d'académie ; au directeur du Siec d'Île-de-France ; aux inspectrices et inspecteurs d'académie-inspectrices et inspecteurs pédagogiques régionaux ; aux chefs d'établissements publics et privés sous contrat ; aux professeurs des établissements publics et privés sous contrat

" Les enseignements de spécialité plus spécifiques (arts, littérature et LCA, ainsi que numérique et sciences informatiques, et sciences de l'ingénieur, dont l'offre sera amenée à progresser dans les prochaines années) feront l'objet d'une carte académique, voire nationale pour les plus rares d'entre eux. " (...)
" À titre exceptionnel, un élève peut suivre une partie des enseignements dans un établissement autre que celui dans lequel il est inscrit, lorsque ces enseignements ne peuvent être dispensés dans son établissement d'inscription, et lorsqu'une convention existe à cet effet entre les deux établissements, ou changer d'établissement dans les conditions prévues à l'article D. 331-38 du Code de l'éducation. Certains élèves peuvent également être amenés à suivre un enseignement de spécialité à distance. "  (...)  CNED
"Les modalités précises de choix et d'affectation des élèves en enseignement de spécialité seront indiquées dans une prochaine note de service publiée à la mi-septembre."

Pour le ministre de l'Éducation nationale et par délégation,
Le directeur général de l'enseignement scolaire,
Jean-Marc Huart
http://www.education.gouv.fr/pid285/bulletin_officiel.html?cid_bo=133602

Et bonjour l'ambiance dans les établissements. Nous avions déjà connu cela du temps de l'ex-option mais probablement à un moindre degré.

Il y a de quoi être inquiet sur la mise en œuvre de la réforme du lycée, sa "faisabilité" et ses réels objectifs.

>>>>>>>    L’Étudiant du 04-09 apporte une précision (extrait) :

" La mise en œuvre des cartes de formation a déjà commencé. Ainsi, dans un autre document que s'est procuré l'Etudiant, l'académie de Rennes a mis en place la démarche suivante : une première consultation des équipes (enseignants et chefs d'établissement) est mise en place dans les lycées. Elle durera jusqu'à la fin de l'automne 2018. Les résultats seront débattus entre proviseurs de lycées d'un même réseau. Les décisions dépendront notamment du nombre d'enseignants de chaque discipline présents, du nombre d'élèves et du nombre de lycées dans un territoire donné. Au niveau national, c'est en janvier que tout cela sera décidé. Et vous connaîtrez alors les spécialités que proposera votre lycée pour la rentrée 2019." (...)

https://www.letudiant.fr/lycee/exclusif-reforme-du-lycee-toutes-les-specialites-ne-seront-pas-proposees-dans-votre-lycee.html


A propos de la formation des enseignants

- Vidéo : http://www.education.gouv.fr/cid133383/ensemble-pour-l-ecole-de-la-confiance-annee-scolaire-2018-2019.htmlpresse

Allusion à une réforme de la formation des enseignants (annoncée pour début 2019) en prévoyant leur pré-recrutement et leur accompagnement après titularisation ; le ministre a également évoqué la formation dans les ESPE mais il n'a rien dit sur les concours de recrutement.

- Dans le Dossier de rentrée : "Ensemble pour l'école de la confiance" (103 pages pdf): http://cache.media.education.gouv.fr/file/Rentree_2018-2019/82/9/2018_DPrentree_989829.pdf

. Cf. page 35 et suivantes :  rappel du bac 2021 et des grilles horaires (déjà parus au JO, voir ci-dessous)

. Cf. pages 57-58 : formation des enseignants ... grâce au numérique.

. Reste (page 21) le Conseil scientifique de l’éducation nationale ...

"Le 10 janvier 2018, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a mis en place un Conseil scientifique de l’éducation nationale, présidé par le professeur Stanislas  Dehaene et composé de scientifiques reconnus issus de différents champs disciplinaires. C’est un lieu d’échange et d’expertise pluridisciplinaire qui permet d’éclairer la prise de   décision politique. Ses travaux portent sur l’acquisition des savoirs fondamentaux, la formation des professeurs, l’expertise des ressources ou encore l’évaluation des élèves."

NDLR-EPI : le ministre se "projette dans l'avenir" et "prépare aux métiers de demain" mais sans dire avec quels enseignants formés, aux compétences validées...

   le numérique au service de l'École de la confiance

" Le système éducatif est engagé dans des transformations pédagogiques et organisationnelles profondes, de l'école maternelle au post-baccalauréat, qui nécessitent de mobiliser fortement les potentialités du numérique. Celui-ci représente en effet un levier de transformation puissant pour accompagner la politique ministérielle dans toutes ses dimensions : transformation pédagogique, avec le numérique au service des apprentissages et de leur évaluation, formation aux enjeux et aux métiers de demain, simplification des relations avec les usagers, modernisation du fonctionnement de l'État avec des systèmes d'information repensés.

" L'enseignement du numérique et de l'informatique proprement dits est également considérablement renouvelé et renforcé avec l'introduction de nouveaux enseignements." 

http://www.education.gouv.fr/cid133192/le-numerique-au-service-de-l-ecole-de-la-confiance.html

NDLR-EPI : un besoin urgent d'enseignants correctement formés et aux compétences validées par des concours de recrutement  à l'égal des autres disciplines (Capes, Agrégation)

 - JORF du 17-07-2018 :  Arrêté du 16 juillet 2018 relatif à l'organisation et aux volumes horaires de la classe de seconde - rentrée 2019 -  voir notamment au tronc commun : Sciences numériques et technologie (1h30) et article 4 (enveloppe de 12h) : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037202776&dateTexte=&categorieLien=id

( Rappel: - Lettre du 3 juillet 2018 de J-M Blanquer à S.Ayada (CSP) :  "
Sciences numériques et technologie" doit  permettre d'appréhender les principaux concepts des sciences numériques ...  : http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/95/3/Reponse_du_ministre_de_l_EN_Note_d_analyse_du_CSP_futur_lycee_03072018_977953.pdf

- JORF du 17-07-2018  :  Arrêté du 16 juillet 2018 relatif à l'organisation et aux volumes horaires des enseignements du cycle terminal des lycées, sanctionnés par le baccalauréat général - Voir notamment Enseignement scientifique (2h) et Numérique et sciences informatiques (4h en première et 6h en terminale) (article 7: enveloppe horaire de 8 heures)
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037202800&dateTexte=&categorieLien=id

Pour le nouveau  bac  :

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037202800&dateTexte=&categorieLien=id

"Les dispositions du présent arrêté entrent en vigueur à compter de la rentrée de l'année scolaire 2019-2020 en classes de première et à compter de la rentrée de l'année scolaire 2020-2021 en classe de terminale. "

https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037202823&dateTexte=&categorieLien=id
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037202847&dateTexte=&categorieLien=id
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037202882&dateTexte=&categorieLien=id

Encore mystérieux : l' "Enseignement scientifique"  (2h) en première et terminale

Pour les programmes, nous faisons confiance à nos experts : /2018/07/03/composition-des-groupes-charges-delaborer-les-projets-de-programme-du-futur-lycee-juin-2018/

Il ne reste plus qu'à trouver les enseignants compétents en nombre suffisant. Mais s'il y a une réelle volonté de rendre effectifs les enseignements décidés par le ministre on devrait y arriver !