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Maths au lycée en 2022 - Lettre ouverte à Pap NDiaye, ministre de l'Éducation Nationale et de la Jeunesse

Publiée le 02.06.2022

Communiqué du collectif maths-sciences des sociétés savantes et associations des professeurs et universitaires scientifiques

Monsieur le ministre de l’Éducation Nationale et de la Jeunesse,

De très nombreux acteurs du monde de l’éducation alertent depuis plusieurs semaines votre ministère sur la nécessité de différer toute décision prise en urgence concernant l'ajout d'enseignements de mathématiques en classe de première sans modifier la structure actuelle du cycle terminal du lycée général.

Les mesures visant à ajouter 1h30 dans l'enseignement scientifique du tronc commun, en 2022 ou en 2023, sont inadaptées pour répondre aux problèmes soulevés par la réforme[1].  Elles contreviennent aux objectifs d'une formation mathématique pour tous et toutes à la hauteur des besoins de la société et des aspirations des lycéennes et lycéens.

Permettre le temps de la réflexion et la mise en place d'un groupe de travail regroupant les différents acteurs compétents pour proposer des solutions pérennes pour la rentrée 2023 est la seule solution satisfaisante actuellement.

Aussi, nous vous demandons instamment de surseoir à toute mesure prise à la hâte et de recevoir sans délai, avant toute prise de décision définitive, une délégation des sociétés savantes et associations de professeurs que nous représentons.

Présidents des Sociétés savantes et associations signataires

Marie-Line Chabanol, présidente de l'Assemblée des Directeurs d'Instituts de Recherche sur l'Enseignement des Mathématiques (ADIREM)

Marie-Line Chabanol, présidente de l'Assemblée des Directeurs d'Instituts de Recherche sur l'Enseignement des Mathématiques (ADIREM)

Charles Poulmaire, président de l'Association des Enseignantes et Enseignants d’Informatique de France (AEIF)

Alain Joyeux, président de l’Association des Professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales (APHEC)

Sébastien Planchenault, président de l'Association des Professeurs de Mathématiques de l'Enseignement Public. (APMEP)

Cécile Ouvrier-Buffet, présidente de l'Association pour la Recherche en Didactique des Mathématiques (ARDM)

Laurence Mouret, présidente des Conférences des Doyens et Directeurs des UFR Scientifiques (CDUS)

Viviane Durand-Guerrier, présidente de la Commission Française pour l'Enseignement des Mathématiques (CFEM)

Frédéric Pitout, président du Comité de Liaison Enseignants-Astronomes (CLEA)

Karine Chemla, présidente du Comité National Français d'Histoire et de Philosophie des Sciences et des Techniques (CNFHPST)

Jean-Pierre Archambault, président de l'Association Enseignement Public & Informatique (EPI)

Anne Boyé, présidente de l'association Femmes et Mathématiques (F&M)

Isabelle Vauglin, présidente de l’association Femmes et Sciences (F&S)

Isabelle Mus-Veteau, présidente du Groupe d'Etudes des Membranes (GEM)

David Causeur, président de la Société Française de Biométrie (SFB)

Coralie Bompart, présidente de la Société Française de Biophysique (SFB)

Delphine Duprez, présidente de la Société Française de Biologie du Développement (SFBD)

Guy Wormser, président de la Société Française de Physique (SFP)

Anne Philippe, présidente de la Société Française de Statistique (SFdS)

Yves Bertrand, président de la Société informatique de France (SIF)

Olivier Goubet, président de la Société de Mathématiques Appliquées et Industrielles (SMAI)

Fabien Durand, président de la Société Mathématique de France (SMF)

Marie-Thérèse Lehoucq, présidente de l'Union des Professeurs de Physique-Chimie (UdPPC)

Jean-François Beaux, président de l'Union des Professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles Agronomiques, biologiques, géologiques et vétérinaires (UPA)

Denis Choimet, président de l'Union des Professeurs de classes préparatoires Scientifiques (UPS).


[1] Communiqué du 26 avril 2022 - 1h30 pour "sauver les maths" : illusion d'un rémède

Agrégation d’informatique et Capes NSI 2022 : où sont les postes ?

(09-12-2021)

La SIF se réjouit de l'annonce du premier concours de l'agrégation d'informatique pour 2022 ; elle exprime néanmoins son étonnement face au nombre annoncé de 20 postes d’enseignant·e·s au premier concours de l’agrégation d’informatique pour 2022. En effet, les besoins en enseignants en informatique dans le second degré sont importants et vont croissant : 26 classes préparatoires MP2I ouvrent en 2021 et autant de classes préparatoires MPI ouvriront en 2022. De plus la spécialité NSI devrait être proposée dans la majorité des lycées d’enseignement général et de nombreux enseignants en informatique, en plus de ceux formés au DIU-EIL (Enseigner l'Informatique au Lycée) doivent être recrutés. L’enseignement de l’informatique au lycée est devenu incontournable pour répondre aux besoins criants des entreprises concernant les métiers de l’informatique. L’industrie du numérique est d’autant plus en déficit chronique de candidats que très peu de femmes se destinent à ce domaine pourtant au cœur de la société du XXIe siècle. Néanmoins 0,7% seulement des postes mis au concours de l’agrégation (20 sur 2620) concernent l’informatique. Cette réponse institutionnelle nous semble sans rapport avec les besoins avérés de la société en informatique.

Notre étonnement pour l’agrégation se mue en incompréhension au regard du nombre de postes publiés pour le CAPES NSI. Il était de 30 en 2020, 60 en 2021, ce qui laissait augurer d’une croissance raisonnable. Mais en 2022, ce nombre retombe à 50 ! Cette tendance va à rebours des besoins dans les lycées, que l’on peut estimer à 2500 postes environ. Le DIU-EIL fut un palliatif ponctuel bienvenu, mais ne saurait tenir lieu à moyen terme de substitut à un CAPES né il y a deux ans seulement. La spécialité NSI a été créée avec, nous semblait-il, une vraie volonté d’adapter le lycée au monde actuel. Les nombres de postes au CAPES et l’agrégation ne traduisent nullement cette volonté supposée dans les faits. Appelons de nos vœux qu’il en sera autrement en 2023.

https://www.societe-informatique-de-france.fr/2021/12/agreg-dinformatique-et-capes-nsi-2022-ou-sont-les-postes/

EXTRAIT
« La spécialité « Numérique et sciences informatiques (NSI) » est assurée à 51 % par des enseignants de mathématiques, à 20 % par des enseignants de technologie, à 17 % par des enseignants de physique-chimie et 7 % par des enseignants de la nouvelle discipline « Numérique et sciences informatiques ». [autres 4,6]

« Sciences numériques et technologie » (SNT). Cet enseignement est, lui aussi, assuré principalement par des enseignants de mathématiques (44 %) et de technologie (26%)

De même, l’enseignement scientifique a intégré le tronc commun en première et terminale G et est essentiellement assuré par des enseignants de physique-chimie et de SVT (souvent à raison d’une heure par le professeur de chacune de ces deux disciplines, pour deux heures hebdomadaires d’enseignement scientifique).

Plus d’hommes que de femmes assurant des enseignements informatiques
… en seconde, seules 31 % des heures données en SNT sont assurées par des femmes  (contre 44 % en mathématiques). En terminale, elles sont 20 % dans la spécialité NSI (alors que cette part est de 43 % dans la spécialité mathématiques). En terminale, le nombre d’heures de la spécialité NSI assurées par des femmes, toutes disciplines confondues, n’est que de 15 % »

https://www.education.gouv.fr/les-effets-des-choix-des-eleves-en-lycee-general-et-technologique-sur-les-services-des-enseignants-326200

[cf. les effectifs des spécialités dans EpiNet n°239 (rubrique Documents)]


Situation préoccupante de l’enseignement en Informatique dans l’Enseignement Supérieur Français

Motion votée par le CA de Specif Campus le 22 avril 2021.

« Le numérique guide désormais le monde : notre existence est de plus en plus liée à l’utilisation de logiciels, qui sont là pour faciliter notre quotidien, voire sauver des vies. Cependant, certains usages—plus malveillants—peuvent aussi viser à nous surveiller, nous catégoriser, prédire nos comportements, nous influencer…

La France a plus que jamais besoin d’informaticiens qualifiés pour maîtriser son avenir numérique ! » (…)

De plus, l’année 2021 est —à de nombreux égards— symbolique pour la discipline Informatique. Il s’agit tout d’abord de la première année d’inscription de lycéens ayant suivi une formation en Informatique au lycée. La création de l’option Informatique au lycée (Numérique et Sciences Informatiques) est le résultat d’un long processus, dans lequel la Société Informatique de France (SIF) a eu un rôle moteur ; son existence parmi les douze options possibles dans le nouveau bac est une marque indéniable de légitimité de la discipline Informatique dans notre société et de son intérêt pour l’éducation des prochaines générations. Cette année marque aussi  la création de l’agrégation d’Informatique qui, faisant suite à la création du CAPES d’Informatique il y a 2 ans, acte indéniablement la reconnaissance de l’Informatique comme une discipline fondamentale.

Dans ce contexte de priorité nationale, il est absolument incompréhensible que des politiques de non-reconduction de postes contribuent à fragiliser l’offre de formation en Informatique au sein de nos universités publiques, limitant délibérément l’accès à ces compétences d’avenir pour le plus grand nombre. » (...)

NDLR-EPI : nous nous permettons de rajouter « le rôle moteur » de l’EPI !

Epi : 50 ans déjà !

L’Association Epi (enseignement public et informatique) fête cette année ses 50 ans.

A cette occasion la revue EpiNET sort un numéro spécial recueil de témoignages plus intéressants les uns que les autres racontant les campagnes « militantes », les déploiements chaotiques, les victoires, la persévérance, toujours, des membres de l’association … pour développer, intégrer et maintenir l’informatique comme instrument pédagogique et objet d’enseignement.

Si Pixees ne devait en retenir qu’un pour vous donner envie de lire les autres ? Peut-être serait-ce celui de Monique Grandbastien : une pionnière qui raconte comment sa carrière est intimement liée à l’enseignement de l’informatique.

=> Enseignement de l’informatique et informatique dans l’enseignement : 50 ans déjà

Rappel : l’EPI crée en 1971 veut faire de l’informatique, et des technologies de l’information et de la communication en général, un facteur de progrès et un instrument de démocratisation.

50 ans le bel âge. Celui de l’association “Enseignement Public et Informatique” qui accompagne le développement de l’informatique au collège et au lycée, en France, depuis… 50 ans.

Ils ont été de tous les combats. Ceux de l’introduction de l’informatique en 1970. Puis des tergiversations ministérielles : on en fait, on n’en fait pas. Et enfin le retour en force de la discipline, depuis 8 ans.

Les compagnons de route ont répondu présents et participé au numéro spécial publié aujourd’hui : Revue électronique de l’EPI n° 232

On y lira avec plaisir un article de Claude Pair, qui a piloté l’arrivée de l’informatique en 1970, une analyse historique de Gilles Dowek. Monique Grandbastien retrace également cette période.

Sur un ton peut-être un peu plus relâché, Serge Abiteboul et Gilles Dowek nous invitent à nous disputer à cause de l’informatique.

Et enfin, il y a même un article pour démontrer que la France est Championne d’Europe !

Ah… Pourquoi sur le blog ? Parce que le développement voulu par l’EPI de l’informatique devait se faire dans un cadre ouvert ! Mais aussi parce que nos efforts aujourd’hui pour l’enseignement de l’IA n’auraient pas de sens sans le travail de nos amis de l’EPI : Jacques Baudé et Jean-Pierre Archambault et toutes celles et tous ceux qui ont su se bagarrer depuis 1971.

Bonne lecture, et joyeux anniversaire.

https://chaireunescorel.ls2n.fr/2021/02/17/les-50-ans-de-lepi/

Éducation et la diversité de l’informatique à l’école

Télétravail,  visioconférence, école à la maison, et  classes virtuelles pendant le confinement.  Nous avons tous eu besoin de faire appel aux outils numériques, avons-nous eu la culture nécessaire pour affronter la situation? Quelle est la mission de l’école par rapport à l’informatique dans le monde d’aujourd’hui ?

Jean-Pierre Archambault,  président de l’association Enseignement Public et Informatique (EPI), nous parle - dans un texte extrait de la revue Terminal - de l’informatique à l’école, son importance, les différents approches pédagogiques et son histoire en France. Tamara Rezk

NDLR-EPI : On ne présente plus Binaire qui est un blog de vulgarisation sur l’informatique, indépendant, tenu par des académiques, qui parle aussi bien de la technologie que de la science, d’enseignement, de questions industrielles, d’algorithmes rigolos, d’algorithmes pas rigolos, de gentilles data, de méchants bugs, bref, de tous les sujets en lien avec le monde numérique qui nous entoure. Binaire a été créé en janvier 2014 à l’initiative de Serge Abiteboul et de plusieurs collègues de la Société Informatique de France. Son comité éditorial : https://www.lemonde.fr/blog/binaire/a-propos/